La saison des vendanges a démarré avec quelques jours d’avance dans le Sud Luberon. Qualité annoncée exceptionnelle, mais quantité plus réduite. Entre domaine familial et cave coopérative, les vignerons se projettent déjà sur l’avenir, entre œnotourisme, transmission et adaptation au climat.

UN MILLÉSIME DE QUALITÉ
Dans les vignes de Pertuis, le raisin affiche des degrés et une acidité équilibrés. « Cette année, le vin sera très concentré, les rouges notamment », souligne Aurélien, du domaine du Coffre. Malgré des pluies abondantes au printemps et des chaleurs estivales, la vigne n’a pas souffert. Le constat est partagé par Éric Filippi, président de la cave des Bons Sachants : « La quantité est un peu en dessous, mais la qualité sera au rendez-vous. Tous les critères sont là pour un grand vin : un bon équilibre entre acidité et maturité, des raisins bien colorés, et surtout des degrés qui permettront de sortir de très belles cuvées. »
LE DOMAINE DU COFFRE : TROIS FRÈRES AUX COMMANDES

Repris il y a cinq ans par Sylvain (35 ans), Au rélien (31 ans) et Florent (27 ans), le domaine du Coffre est l’exemple d’une transmission familiale réussie. « Ce sont nosparents et nos grands-parents qui ont planté la plupart de ces vignes », raconte Aurélien. Sur les 22 hectares du domaine, seuls les 7 hectares les plus qualitatifs sont vinifiés, le reste étant orienté vers d’autres productions.
Ici, pas de machine : les vendanges se font entièrement à la main, un mois de travail intensif chaque année. « Les vendanges, ce n’est pas seulement en septembre, c’est toute l’année », répétait déjà leur grand-père.
Une philosophie que les trois frères perpétuent, en s’investissant à 100 % de leur temps sur l’exploitation.
Ici, pas de machine : les vendanges se font entièrement à la main, un mois de travail intensif chaque année. « Les vendanges, ce n’est pas seulement en septembre, c’est toute l’année », répétait déjà leur grand-père. Une philosophie que les trois frères perpétuent, en s’investissant à 100 % de leur temps sur l’exploitation.
Depuis 2022, ils signent leurs propres cuvées, avec environ 20 000 bouteilles produites chaque année, réparties sur plusieurs gammes, écoulées localement (restaurants, sa lons, particuliers).

Leur regard est déjà tourné vers l’avenir : une cave moderne
a été construite, avec terrasse donnant sur le vignoble. Quelques soirées test ont été organisées cet été avec traiteur et musique, et l’objectif est clair : développer un véritable œnotourisme à Pertuis. « C’est une façon de montrer notre terroir et de valoriser le travail de l’année », explique Aurélien.
LA FORCE DU COLLECTIF
À la Cave des Bons Sachants de Pertuis, Julien Frech, 24 ans, perpétue lui aussi la tradition familiale. « Tout seul on avance plus vite, mais à plusieurs on avance mieux », confie-t-il. Héritier d’une histoire coopérative initiée par son grand-père, ancien président de la Cave des Bons Sachants, il défend un esprit collectif et solidaire. Déjà repéré par Éric Filippi, Julien se voit bien prendre un jour la présidence : « C’est beaucoup de responsabilités, mais soit tu peux les supporter, soit tu ne peux pas. Dans cinq ans, pourquoi pas. »

MODERNISER POUR RESTER COMPÉTITIF

La cave des Bons Sachants regroupe aujourd’hui 54 adhérents, qui livrent chaque année plus d’un million de kilos de raisins. « Nous sommes une petite cave coopéra tive à taille humaine, mais avec une vraie exigence de qualité », précise Éric Filippi.
Sous sa présidence, la cave a dû moderniser ses installations pour rester dans la course : pressoir (200 000 €), filtre tangentiel (180 000 €), groupe froid (75 000 €).Des inves tissements lourds qui améliorent la qualité gustative, mais qui pèsent sur les marges. « Quand je suis arrivé à la présidence, on avait pris du retard. Si on n’investit pas ré-gulièrement, on finit par se retrouver devant un mur. Il fallait remettre la cave au niveau, et on l’a fait », insiste-t-il.
Éric Filippi n’en est pas à sa première vendange. Agriculteur enraciné dans son terroir, il a pris la présidence il y a près de sept ans. Depuis, il a accompagné la cave dans une phase délicate, entre investissements lourds, adaptation au climat et recherche de nouveaux marchés. Aujourd’hui, il pense déjà à la relève : « J’espère qu’un jeune motivé prendra ma suite. J’ai commencé à préparer la transmission. » Dans son viseur, Julien Frech, 24 ans, qu’il envoie régulièrement en réunion avec Marrenon : « Il doit se former, comprendre comment fonctionne la filière. Comme un vin, il doit mûrir. Je serai toujours là pour l’accompagner, mais il doit trouver sa voie. »
FOCUS – ÉRIC FILIPPI, LE PASSEUR DE RELAIS
Président de la cave des Bons Sachants depuis près de sept ans, Éric Filippi a conduit la structure dans une phase cruciale : modernisation, adaptation au climat, consolidation des volumes. Homme de terrain et de terroir, il sait que l’avenir passe par la jeunesse. « J’espère qu’un jeune motivé prendra ma suite. Je prépare déjà la transmission. » Dans son viseur : Julien Frèche, 24 ans, qu’il envoie aux réunions de Marrenon pour se former. « Comme un vin, il doit mûrir. Je serai toujours là pour l’accompagner, mais il doit trouver sa voie. » Un président qui regarde l’avenir avec lucidité et confiance, convaincu que la coopérative saura rester vivante grâce à l’esprit collectif.
UNE VITICULTURE EN TRANSITION

Si la qualité du millésime 2025 fait l’unanimité, tous restent conscients des incertitudes cli matiques. Les orages violents et les canicules obligent à réfléchir à de nouvelles pratiques : irrigation plus fine, cépages résistants, om brières pour protéger les grappes.
Mais au-delà des aléas, la filière locale s’ap puie sur une double force : la fidélité à ses traditions et la volonté de s’ouvrir au public. De quoi donner à Pertuis l’image d’un vi gnoble en mouvement, qui prépare l’avenir sans renier ses racines.
LA TOUCHE ARTISTIQUE DE LA FAMILLE JOLY
Au domaine du Coffre, la production reste une affaire de famille jusque dans les détails. La maman, artiste peintre, apporte sa touche créative en dessinant les étiquettes des bouteilles. Une manière d’unir savoir-faire viticole et expression artistique, et de rappeler que derrière chaque cuvée, c’est bien toute une famille qui œuvre, chacun à sa manière, pour donner une identité unique aux vins.

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Les fruits et légumes apportent vitamines, fibres et énergie. En manger chaque jour, c’est réduire les risques de maladies, rester en forme et garder le sourire plus longtemps. Varie les couleurs et les saisons : c’est bon pour ta santé et pour la planète.